Des cris, des pleurs… De la souffrance et de la joie. La vie, la mort. Toi qui aurais pu être aimé, tu es détesté… Responsable d’une mort, dénoncé par le monde, tu n’as rien fait, tu es un nouveau né et pourtant ta vie commence mal.

Ta mère est morte, ton père te hait… Toi, enfant né dans un couple hors du commun, toi qui es né là où tu n’aurais pas dû. Peut-être qu’une famille humaine aurait été faite pour toi… D’ailleurs, c’est ce qu’ils avaient tous décidé : tu ne pouvais rester ici, tu n’avais même pas un mois qu’il te rejetait déjà. C’est alors à cet établissement qu’ils te confiaient, toi qui n’étais que malheur.


Petit enfant au milieu d’un groupe, jouant et souriant, tu ne sais pas, tu ne sais rien. Pour toi, tout cela est normal, tu as plein de frères et sœurs, parfois, certains partent, tu ne sais pas où ils vont, on te dit qu’il rejoigne ce qu’on appelle « un foyer ». Ils te disent que c’est comme ici mais, en mieux, alors toi aussi tu espères, tu veux partir dans ce « foyer »…

C’est un jour heureux pour toi, aujourd’hui, c’est toi qu’ils emmènent. Une femme pleur en te tenant dans ses bras. Elle s’était attachée à toi. Tu étais son préféré. Pourquoi ? Parce qu’elle, elle t’aimait. Tu ne sais pas pourquoi tu sens ses gouttes sur ses épaules, pourquoi de l’eau sort de ses yeux, tu vois son visage rouge, un sourire, alors tu ne comprends pas. C’était elle qui t’avait cherché à la maternité et qui t’avait élevé pendant cette année… C’était ta mère de substitution. Toi tu ne comprends pas, tout ce qui t’intéresse c’est cette boule bleue qu’elle tient dans sa main en même temps qu’elle te prend dans ses bras. Tu sais déjà que cette chose douce et bleue est pour toi, du moins tu espères. Bingo. Elle te tend l’objet et dit des mots que tu ne comprends pas, toi qui n’a qu’un an, qui tient à peine sur tes deux jambes et qui commence seulement à sortir des petits sons qui semblent ressembler à des mots. Tes mots. Alors, quand cette peluche arrive dans tes mains, tu rigoles et tu souris, c’est la chose la plus merveilleuse qu’il soit pour toi. Une joie immense pour celle qui te regarde aussi. Elle sait que tu vas partir mais, elle est heureuse et espère une vie pleine d’amour pour toi.

Dans la voiture qui te mène au lieu de rendez-vous, ce rendez-vous qui va changer ta vie, tu ne regardes pas la fenêtre, voyant le monde innocent avec tes yeux de bébé, tu ne sais pas ce qui t’attends et tu te laisse gentiment conduire, sans rien dire.

Tu fais la joie d’un couple. Baisers, câlins,  forcément tu es tout heureux… Tu as une famille.



Couple aisé, famille riche, le bonheur matériel, tout est à ta portée. Quelle joie et quelle adorable petit garçon que tu es. Tu ne comprends pas pourquoi les autres ne veulent pas jouer avec toi, enfant pourri gâter, tu pleurs et tu cris dès que tu n’es pas heureux. Tu claques presque des doigts, tu le ferais, si tu le pouvais, si tu savais le faire, et tu as tout ce que tu veux… Quel horrible garçon. Capricieux à 5 ans, tout ce qui passe devant toi, tu le veux. Maman et Papa sont bien contents de t’avoir pour te pavaner lors des soirées, des repas… Mais qui t’aime réellement ? Eux ? Quand ils sont à leur travail 6j/7j ? Et quand ils sont en repos, bien trop fatigués pour s’occuper de toi, le moindre de tes pleurs les énervent, les font hurler ils te mettent dans ta chambre sous ta tonne de peluche et de jouet. Etouffe toi avec.



Tu as 8 ans aujourd’hui, tu es un adorable petit garçon, toujours souriant, poli et les bonnes manières ça, tu les connais. Mais l’amitié et l’amour, c’est inconnu à tes yeux. Tu t’illusionnes d’un amour inexistant, alors que toi, l’amour que tu portes à « tes parents » est bien réel. Grand garçon qui sait les mathématiques, la langue japonaise, tu es né dans ce pays, tu es un bon petit. Tu es promis à un grand avenir : PDG dans l’entreprise à Papa, tu n’auras qu’à le suivre et te taire. En vérité, tu n’as pas ton mot à dire, ni tes envies. Toi, de toute façon tu t’en moques, tu es trop bien au milieu de tes jouets, de tes peluches, de tes déguisements à rêver d’un monde rempli de créatures fantastiques. Chevauchant ta licorne et nageant dans des mers de nuages et d’arc-en ciel. Redescend sur terre, la vie n’est pas comme ça.

Papa et Maman partent à l’étranger. Ne t’inquiète pas, les nourrices seront là pour te garder. Le personnel sera ton unique compagnie, bien oui, tu n’as pas d’amis. Tes seuls amis sont les choses inanimés qui parsèment ta chambre…Et alors, ça ne t’empêche pas de sourire et de t’amuser, tu ne sembles pas triste, pas touché… Tu rigoles, tu cours et tu vis. Oui, c’est bien, continue comme ça…

A l’école tu galères. Tu ne sais rien faire de tes mains, tu es nul en mathématiques, les langues ce n’est pas pour toi… Tu pleurs et tu te prends pour le petit prince, des claques, il ne te manque que ça.



Cela fait 2 ans que tes parents sont partis, à l’école plus personne ne veut te parler, tes parents t’envoient des lettres uniquement pour te réprimander de tes résultats. Tu es nul et inutile. Si tu continues comme ça, l’entreprise à Papa ne te prendra pas. Les autres s’éloignent, ils ne voient aucun intérêt à te fréquenter, déjà que tu n’avais pas d’amis. Tu es tellement différent.

Tu regardes autour de toi et tu te demandes : est-ce vraiment une vie pour toi ? Petit à petit tu doutes, tu n’as que 10 ans mais tu sens une immense douleur dans ta poitrine. Tu te poses des questions.

Victime à l’école tu te renfermes sur toi-même, tu ne veux plus y aller. Tu arrêtes l’école… Pauvre petite chose. Tu es nul. Tous rient de toi, et te montrent du doigt… Tu décides de ne plus y aller. Papa et Maman sont toujours à l’étranger, bien sûr, ils n’ont pas voulu t’emmener. A quoi bon prendre un poids avec eux ? De toute façon, ils reviennent l’année prochaine.

Les cours à domicile n’arrangent rien. Tu te renfermes encore plus, là, tu ne souris plus et tu ne parles plus, tu continues de te plonger dans ces univers fantastiques les peluches s’entassent. Tu risques de te noyer… Une seule reste à tes côtés jour et nuit. Oui, cette peluche bleue, toute douce représentant un pingouin. Bien sûr, tu ne sais pas qui te l’a donné, tu ne peux pas t’en rappeler.


C’est fini, le bonheur éphémère de la petite famille vient enfin de casser. Tu n’as que 11 ans mais ton esprit est plus fort que celui d’un adulte, tu grognes et tu cris, tu vas même à être violent, tu n’en peux plus, tu souffre.

Les seules sorties que tu fais se finissent mal, tu prends des cours du soir mais personnes ne t’aiment dans le groupe et tu n’aime personne. Tu rentres plusieurs fois dans un état lamentable, tu es blessé et tu saigne, arrête de te battre.

Un soir, en août, un groupe t’attend, tu soupires, comme d’habitude, tu sais ce qui t’attend. Sauf que cette fois… Dans la bagarre ton sac s’ouvre et quelque chose en tombe… Une chose bleue et douce. Tu écarquilles les yeux quand quelqu’un la prends. Non, tout sauf ça. Tu ne sais pas pourquoi mais cette peluche t’est précieuse. Alors tu cris, tu te débats, mais tu n’as pas de force, rien qu’un tout petit garçon… Tu es beaucoup plus petit que les autres… Et pourtant.

Ton sang bouillonne, tu te rappelle de ce que tu as ressenti à ce moment là ? Une rage intense une envie de tous les tuer. Tes yeux avaient changé, virant du bleu habituel à un rose foncé. Tes dents petites avaient poussé. Ta musculature aussi, on ne sait pour quelle raison mais tu avais l’aura d’un animal, l’apparence d’un fauve. Ca oui, on peut dire que tu t’es battu. Tu les as presque tués. Non, sinon ça aurait été une catastrophe, tu les as juste envoyé valser. Tu ne les as pas mordu ou attaquer, juste « poussés ». Pour récupérer cette chose si précieuse : M.Plouf…

Bonheur éphémère. Finie la vie de famille… Monstre. Tu n’es plus accepté. Une de tes tantes sait ce que tu es, un bébé né d’un Cercle. Tu te demande ce que c’est, elle t’explique que certains bébés naissent dans un cercle magique, tu ne comprends pas vraiment ce qu’elle t’explique. Le cercle des dieux. C’est ça…

2012 est l’année de la fin du monde pour la moitié des humains, c’est ce qu’ils pensent. Pour toi, c’est l’année de ta libération… Ta tante t’accueillant, elle t’explique tout ce qu’elle sait. Mais une chose sera meilleure pour toi : L’académie Opleid.

Mais tu devras travailler ! Dur pour y arriver… Mais tu es tellement emballé par cette idée de renaissance, pour toi c’est une occasion à ne pas rater. Tu savais que tu étais différent, tu le sentais.


Bravo ! Tu as été accepté. Les tests durs ont failli te faire abandonner. Tu es chez ta tante depuis plusieurs mois et tu te sens renaître, avec ton nouveau pouvoir, tu t’amuses et tu joues, même s’il reste hors de contrôle et que ta tante a déjà du t’attacher surtout à la pleine lune, tu as retrouvé ta joie de vivre d’enfant, comme si toutes ces années n’avaient jamais existé.

Est-ce grâce à M.Plouf ? Oui, pour toi, c’est lui qui t’a sauvé. Alors que tu regardes les étoiles dans les bras de ta tante, M.Plouf contre toi, tu ressens une étrange nostalgie, cette sensation d’amour, tu l’as déjà ressenti. Tu fermes alors les yeux, heureux et apaisé.

A 13 ans tu rentres alors dans cette académie, plus motivé que jamais ! Ça sera dur, mais courage, tu sais que tu peux y arriver.


Notre année, une nouvelle année scolaire va commencer, tu es là depuis 3 ans, non sans difficulté, mais la peur de retourner « Là-bas » de pousse à avancer.

L’académie Opleid t’offre à nouveau la possibilité de vire par toi-même, le sourire aux lèvres, M.Plouf dans ta poche, ton sac sur le dos, tu es vivant, et tu t’apprêtes à commencer une nouvelle histoire à l’académie Opleid !