Natacha, elle a voulue entrer dans cette école. Quitte à devenir un monstre, comme ses amis disaient si bien. Parce que voila, elle voulait comprendre ce qui changeait dans le corps des autres, et pourquoi. Un cercle de dieux ? De la magie ? La jeune femme a toujours pensée que c’était explicable rationnellement. Qu’il devait y avoir une espèce de radiation, quelque chose qui explique ce bordel génétique. Alors, Nat, dès l’âge de treize ans, elle a pliée bagage et s’est tirée là bas. Les parents ? Ils étaient pas vraiment d’accord. Qui irait envoyer son enfant, si jeune de surcroît, dans un lieu inconnu, loin d’eux. Dans un lieu qui allait le changer, pour le meilleur comme pour le pire. Imaginez le dilemme, elle était si jeune. Et pourtant, pourtant, ce n’est pas comme si elle leurs avait laissé le choix. Grève de la faim, rien que ça. Ça a duré trois jours, puis ils ont craqués et en ont discutés. Les raisons, les motivations qui l’animait. Ce qu’elle comptait faire une fois là bas, quoi. Ils pensaient pouvoir la coincer, mais la bougresse avait préparée son plan de carrière, et ne leurs à pas laissé en placer une. Faut dire qu’elle avait même commencée à apprendre la langue anglaise. Treize ans qu’elle avait, hein.

Faut dire aussi que Natacha a toujours été une enfant précoce, voir même - n’ayons pas peur des mots - surdouée. Ses parents l’ont toujours bercée avec des contes de fées, chose qu’ils regretteront pour le reste de leurs vies, car il faut dire que ça a bien attisé sa passion pour la magie. Alors, quand elle a eu vent des cercles de dieux, c’est devenu une véritable obsession. Jackpot, elle avait trouvée son futur métier. La classe étant relativement dure, elle s’est retrouvée avec des gens de son âge. Et bien qu’elle ait des facilitées, elle n’a jamais voulu en changer. Dans une classe au dessus, elle sait qu’elle aurait plus de mal. Elle devrait donc plus étudier, et sacrifier le temps qu’elle consacre au problème qu’est le cercle de dieux d’ Homenge. Rien de très passionnant en perspective.  

Alors, elle est partit, oui, revenant toujours pour les vacances. Un peu plus changée à chaque fois. D’abord des débuts de cornes, puis les cheveux bleus, la couronne increvable, l’ombre, les mains vertes et enfin, le régime alimentaire digne d’un vrai cerf. Chaque fois, ses parents ouvraient grands les yeux, mais ne pipaient mots, par peur de la blesser. Braves, les géniteurs d’ailleurs, pour continuer à la soutenir, malgré leurs coeurs brisés. Leur unique bébé ressemble de moins à une humaine et ils continuent de sourire. Ça force l’admiration. A chaque fois qu’elle les serrent dans ses bras, Natacha se rend compte de la torture qu’elle leurs inflige, et pourtant, elle passe outre, et comme eux, fait semblant de ne rien avoir sentit. Elle sait qu’au moindre mot, cela brisera tout. Tous ces non dis, toutes ces larmes qu’elle voit dans leurs coeurs, la jeune femme ne peut se résoudre à les affronter. Étudier dans le cercle magique est une chance qu’elle pense trop rare. Elle ne peut pas flancher maintenant. Pas même alors que tous ces amis lui tournent le dos.

Car oui, on lui tourne le dos. Trop absorbée par ses études, Natacha ne s’est rendit que tardivement compte qu’on essayait de l’éviter. Qu’on murmurait sur son passage, pire, qu’on refusait de la toucher. Le pouvoir de violer le coeur des gens, déjà pas bien cool à la base, prit la forme d’une prison d’on elle pu se dépêtrer. N’ayant aucun contrôle dessus, elle se résigna donc, et s’enferma dans une bulle de silence. Pourquoi avoir des amies ? De toute façon, elle est là pour travailler. Tant que ses parents ne refusent pas de lui faire des câlins, oui, tant qu’eux ne l’abandonnent pas, tout va bien. Oui tout va bien, alors qu’au fond, rien ne va vraiment.